Chercher un marché d’exportation, c’est souvent chercher une promesse de croissance. Or, la littérature sur le secteur du vin pullule d’exemples de pays « eldorado » : États-Unis, Chine, Japon, Canada ou Royaume-Uni. Pourtant, se fier uniquement à l’attrait initial d’un marché se révèle, dans les faits, un piège classique.
En 2018 par exemple, la Chine était considérée comme le marché d’avenir. Entre 2008 et 2018, ses importations de vins ont été multipliées par plus de 3 (OIV, OIV statistiques). Cependant, dès 2019, la dynamique a fléchi avec des importations en recul ; la pandémie puis la mise en place de barrières tarifaires et non-tarifaires ont accentué ces difficultés. Des opérateurs européens, dont certains surdimensionnés pour répondre à la « ruée » espérée, s’y sont retrouvés démunis.
- Eviter la projection automatique : Les grands marchés sont concurrentiels, saturés ou en mutation rapide. Les volumes ne garantissent ni rentabilité ni stabilité.
- Valider la capacité d'adaptation : Lancer son vin dans un marché exige d’identifier les tendances de consommation réelles. Aux États-Unis, 80% des ventes sont concentrées sur moins de 3 cépages (Nielsen, 2022), ce qui impacte sévèrement les vins de cépages moins répandus.
Le choix d’un marché ne doit donc jamais reposer sur une réputation ou une projection simple de croissance : il nécessite une analyse fine des cycles économiques, des tendances de consommation et des particularités régionales.